Le phénomène « génération Y », un bouclier de protection créé par les aînés ?

Depuis près d’une dizaine d’année, on entend  et on lit de tout sur la génération Y, présentée comme décalée du monde « normal » de l’entreprise. Et si les observateurs de ce phénomène étaient simplement effrayés par les possibilités et le fonctionnement puissant de ces jeunes ?

La génération X (nés entre 1960 et 1980) a  travaillé des années sans Internet, elle a connu d’autres méthodes de communications et d’informations, inéluctablement plus lentes et moins efficientes.  Google, l’IPhone et Facebook n’existait pas, ces outils sont entrés dans leurs vies sans pouvoir les contourner, au risque de se marginaliser, ils ont été imposés à leur fonctionnement. Les quadras et quinquas voient aujourd’hui débarquer des jeunes qui comprennent plus vite le fonctionnement d’un logiciel que de la machine à café, qui trouvent une réponse avant de poser une question, bref une génération qui avance à vitesse grand V.

On l’appelle la génération Y, les digital natives, les zappeurs … pour qui info rime avec immédiat, digital avec quotidien, ceux qui n’ont pas eu à se former aux outils mais qui ont grandi avec l’ère numérique. Ils présentent des capacités d’apprentissage, de compréhension et d’adaptation extraordinaires, il y a une appli pour tout ! Ça fait toujours sourire un jeune collaborateur quand son supérieur lui explique comment se rendre chez un client ou un fournisseur alors que ce n’est qu’un détail dans l’organisation de son RDV, il s’est concentré davantage sur le contenu et les enjeux que sur le plan du quartier, il est assisté au sens soulagé de cette contrainte logistique. Il met son énergie au service du résultat car les moyens sont implicitement gérés.

Alors c’est vrai, les Y ne connaîtront jamais un numéro de téléphone par cœur, le nom des rues, la conversion des monnaies, mais finalement est-ce si important ? Ce sont des «  humains augmentés » qui, contrairement à leurs aînés, ne subissent pas la technologie mais la vive et en profite pour développer d’autres aptitudes cognitives comme la réactivité, la créativité, la réflexion. Ce qui est important pour eux, c’est de comprendre l’information et non plus de la chercher.

La construction sociale autour de réseaux sociaux et d’ubérisation du marché de travail est une vision horizontale, collaborative, une quête d’efficacité, de simplification. Forcément, en débarquant dans des systèmes pyramidaux, extra organisés,  l’appartenance à la communauté ne se fait pas.

Et si finalement on parlait de génération Charlie, celle qui veut et peut s’exprimer librement, celle qui fait de la simplification et du bon sens des valeurs fondamentales, celle qui prône l’équilibre  sans pour autant perdre le sens des responsabilités et de l’investissement en entreprise ?

Travailler moins, travailler mieux, être heureux…

Chaque époque a connu des chocs intergénérationnels, dans 5 ans la génération Charlie sera majoritaire dans les entreprises, il faudra aller plus vite, faire plus en moins de temps, créer un esprit d’entreprise … La réticence au changement des X n’aurait-elle pas frappée sur ce sujet ?

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