Slow Business : l’avenir du monde du travail ?

Pour grandir et être la meilleure, une entreprise doit aller vite ! Pourtant un mouvement à contre courant fait de plus en plus de bruit : le Slow Business.

Le Slow Business ne signifie pas travailler moins vite. Cette tendance  réapprend au salarié à aimer son travail, y prendre du plaisir et au final être bien plus productif. L’intérêt du Slow Business est d’offrir un meilleur équilibre vie pro / vie perso , s’opposant ainsi au modèle classique de journée continue, repas avalé en 5 minutes et heures supplémentaires à gogo diminuant à terme la motivation et l’intérêt pour le job.

L’augmentation des données et la complexité des décisions demandent du temps de réflexion et d’analyse de plus en plus important, chose que le monde du travail actuel ne laisse pas forcément aux salariés. Le Slow Business offre des marges de manœuvre plus large, les employés ne sont plus évalués en temps de présence, ils sont libres de décider de leur agenda de travail,  et certaines entreprises américaines offrent même la possibilité de choisir le nombre de jours de congé.

L’humain revient au cœur de l’entreprise en laissant plus de temps pour réaliser des projets professionnels ou nouer des relations durables avec des clients ou fournisseurs. Le travail devient de meilleure qualité.

Outre la productivité, le slow business offre également plus de temps libre, diminuant les accidents de travail et burn-out.

Pourquoi opter pour le Slow Business ?

Le management a changé, l’humain est au cœur des équipes de travail, il est important que chaque individu se sente à sa place et qu’il trouve un intérêt à réaliser son métier. Adopter le Slow Business est peut-être la solution pour que chaque salarié puisse s’épanouir.

Alors au final le Slow Business c’est le bonheur pour tout le monde ?

Pas forcément. Ce mode de management n’est pas adapté à toutes les personnalités. Des personnes moins flexibles ou ayant des difficultés avec l’autonomie pourraient très vite se sentir perdues, voire même dépassées en s’infligeant une masse de travail trop importante, ou à l’inverse en ne faisant rien de la journée.

Si cette méthode de travail vous plait, pourquoi ne pas la proposer à votre prochaine réunion 😉

Je vous laisse sur cette phrase du fondateur de Patagonia Yvon Chouinard, partisan du Slow Business :

« Un vrai surfeur ne décide pas d’aller surfer mardi prochain à 14h. Il va surfer quand les vagues, la marée et le vent sont au rendez-vous ».

4 thoughts on “Slow Business : l’avenir du monde du travail ?

  1. Merci pour votre article, c’est un vrai sujet. J’interviens dans l’accompagnement et le management commercial et il est très clair que le temps est une donnée sensible. En matière commerciale il y a un paradoxe assez fréquent : nous avons peu de temps pour donner envie à nos prospects d’aller plus loin dans l’échange, en revanche acquérir leur confiance peu prendre du temps.

    Vous avez parfaitement raison de souligner que l’humain doit être au cœur de l’entreprise. Prendre du temps pour développer ses relations avec ses clients et prospects est la réelle valeur ajoutée du commercial dans sa quête de fidélisation. De même, le plaisir et l’épanouissement dans le travail sont les conditions essentielles de la performance : ce sont les meilleurs carburants de la motivation, cela permet de se surpasser et de tenir dans le temps. Ce qui était vu par le passé comme une quasi-utopie, est désormais un axe stratégique essentiel pour développer la performance des entreprises. Car ce qui crée la performance, ce sont les compétences et la motivation.

    À ce sujet, le management doit évoluer. Le slow-business peut prendre place dans un cadre défini, c’est même une condition de réussite. La flexibilité et l’autonomie ne s’oppose pas au cadre de travail. Il faut définir une structure, dans laquelle des facteurs clés de succès doivent être proposés et pilotés, en tenant compte de la notion de temps.

    Structurer ne signifie pas s’enfermer, mais au contraire, cela permet de se concentrer sur l’essentiel : le client et les basiques qui nous permettent de développer notre relation avec lui. Ce sont ces basiques facteurs clés de succès qui doivent être au cœur du management. Il est en effet, plus efficace de porter son exigence sur des actions qui dépendent de nos collaborateurs, que sur des chiffres d’affaires qui dépendent en grande partie de la dynamique du marché. En termes de motivation l’impact est très différent.

    En matière commerciale, il y a une règle : RTT. Rigueur dans l’application des basiques. Travail sur le terrain, préparation des actions. Et Temps, car obtenir des résultats demande de la persévérance. Comme vous le dites, cela ne signifie pas travailler moins vite, mais mieux et mettre en place toutes les conditions pour durer.

    1. Merci Guillaume pour votre analyse et les informations complémentaires apportées.
      Je suis d’accord avec vous sur le fait de structurer le slow-business, d’autant plus si celui-ci s’applique dans une entreprise où un fonctionnement différent est mis en place depuis des années.

  2. « Let my people go surfing » est un livre que tout manager devrait lire.
    Je pense que le slow business correspond à un mode de vie, un état d’esprit qui nous invite à remettre en cause certains paradigmes (par ex: être overbooké, pressé, stressé signifie être un professionnel accompli).
    Je suis convaincue que pour mieux travailler il faut apprendre à s’arrêter et à lutter contre le multitasking qui réduit nos capacités intellectuelles, de créativité et de concentration.
    En revanche, le slow business signifie un réel challenge dans les métiers du service…ayant dirigé un établissement hôtellier, je suis preneuse de conseils pour appliquer le slow business lorsque l’on gère du personnel forcé de respecter des horaires ou accueillant de la clientèle. Par ex. même chez Patagonia les vendeurs ne peuvent pas fermer la boutique avant l’heure, même si les vagues sont idéales…

    Merci en tous cas pour cet article.

    1. Merci Florence pour votre commentaire.

      Pour ma part je pense que le Slow Business est applicable à toutes les entreprises.
      Mais malheureusement cette application est plus ou moins facile à mettre en place suivant les sociétés. Si pour une petite structure cela peut se faire rapidement, pour des entreprises composées de milliers de salariés de plusieurs corps de métier différents… la tâche est bien plus ardue à mettre en place.

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